Après un printemps et un été caniculaire, notre section a décidé d’économiser les déplacements et de regrouper sur un site notre exercice Militaria ainsi que les réjouissances de notre Fête Nationale.
Le 31 juillet 2018, c’est dans la région de Thun que le choix s’est arrêté et la visite du fort d’artillerie Faulensee (https://www.artilleriewerk-faulensee.ch/)
Un effectif de 18 personnes a répondu présent et s’est vu ouvrir les portes du fort afin d’une part de bénéficier d’un climat un peu plus frais que l’atmosphère extérieure (15°C constant à l’intérieur du fort).
Notre visite a débuté par un exposé retraçant l’histoire d’une Europe en tourment depuis les années noires de la Première Guerre Mondiale et les implications stratégiques pour la Suisse, située au beau milieu de la zone de conflit.
Nos autorités militaires et politiques, après l’expérience de ce premier conflit et l’inefficacité de la Société des Nations pour le maintien de la Paix, ont réagi à l’aube des années 1930 en augmentant de manière importante (facteur 4) les crédits alloués à l’armée, ce qui a permis à la Suisse de « s’équiper » de quelques chars (2x 24…) et avions.
Après le début des hostilités de la Deuxième Guerre Mondiale, l’ordre d’opération n° 13 du 14 mai 1941 fixa la création du réduit national et des lignes de défenses. Le Toblerone militaire et les caves à fromage étaient nés.
La diplomatie suisse très active durant le conflit, ainsi que l’engagement de nos troupes, a permis à la Suisse de ne pas devoir utiliser les infrastructures ainsi crées. Les forts d’artilleries tels que celui de Faulensee n’ont donc jamais été mis à contribution durant le conflit et aucun tir n’a jamais été effectués depuis de telles installations (à l’exception de Sasso da Pigna, à titre d’exercice) !
Néanmoins, la stratégie de couverture de tir et de défense, ainsi que les emplacements choisis, et surtout le camouflage (sous forme de chalets ou de granges) de ces forts, restent de haut niveau.
La fin de la Grande Guerre ne marqua pas pour autant un apaisement politique et militaire au niveau mondial. La Guerre Froide a rapidement pris le relais et nos autorités ont maintenu l’entier de l’infrastructure du réduit national et des forts jusque dans les années 1980 ! Toujours aucun obus tiré… mais des installations entretenus à l’état de neuf. Les soviétiques disposaient de cartes détaillées de toutes nos installations et il est heureux pour notre pays qu’une détente des tensions entre l’Est et l’Ouest soient intervenue.
Le fort de Faulensee a été démobilisé durant les années 1990 et la qualité de fabrication exceptionnelle a fait qu’aucune marque du temps n’est venue marquer le béton, les canons, les accès. Même les sanitaires et la cuisine seraient encore parfaitement opérationnels.
Les quelques 300m de galerie, les escaliers, les différents pièces et le fonctionnement du fort nous ont été présentés en deux groupes avec un guide d’exception pour la partie francophone : un des membres de notre section, Ludovic Progin, qui passait par la même occasion son examen de guide officiel. Quel courage !
Au terme de la visite, une petite délégation s’est rendue aux abords de la rivière Kander afin de profiter de la seule région de Suisse où il était possible de faire du feu. Quelques saucisses et boissons n’y ont pas survécus et c’est dans une ambiance chaleureuse mais confidentielle que la Fête Nationale a été célébrée, avec un petit jour d’avance.